”Graver l’eau” : Caroline Garcia au Musée des Alpilles à Saint-Rémy-de-Provence

Graver l’eau

 « […] Caroline Garcia a […] vu le jour près d’Angers, dans une région de confluences des eaux marquées par les fortes crues de la Maine et de la Loire. Elle porte en elle ces paysages oniriques, peuplés de grands arbres nus, baignés dans l’eau, qui se dédoublent et se métamorphosent dans le miroir frémissant des larges rivières. Dans la série de gravures Paysages ligériens, elle explore le souvenir de ces lieux fondateurs. Elle donne forme à cet espace intérieur, ce paysage à la lisière du réel et du fantastique et nous donne à comprendre toute la singularité de cet endroit où le végétal et l’aquatique fusionnent, bouleversant totalement nos perceptions de l’espace. Les branches reflétées dans l’eau, mettent à jour les souterraines racines. Les arbres renversés par ce jeu de miroir changent de nature : de fixes et solides, ils deviennent formes mouvantes, vibrantes, scintillantes, étrangement impalpables presque fantomatiques aux confins de l’abstraction et de la figuration. Les herbes immergées se muent en signes énigmatiques, en secrètes écritures à déchiffrer, les ombres à la surface de l’eau sont comme des traces dans la neige […] »

Martine Guillerm, Actuel, l’estampe contemporaine n°9

Installée à Nîmes, Caroline Garcia, dont le travail se nourrit de sa relation à la nature même dans ses œuvres les plus abstraites, a poursuivi, au contact de la Camargue, son exploration des éléments et des paysages lacustres, des marais, lagunes, bayous…

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